Etiquette : Patrimoine
Cassel – Le château Vandamme

Le château du général Vandamme, comte d’Unsenbourg, appartient actuellement à M. et Mme Félix Bollaert-Le Gavrian. C’est l’ancienne maison du dernier prévot de la collégiale Saint-Pierre, M. Pierre Alexandre de Magnac, docteur en Sorbonne, aumonier des mousquetaires gris, né à Exideuil en Périgord. Il était le fils d’Anet de Magnac, écuyer, seigneur de Premelière. Après la suppression du chapitre de Saint-Pierre, vers la fin de 1790, l’abbé de Magnac fut forcé de quitter Cassel, mais sans émigrer de France. Il se retira en Dordogne ; néanmoins, ses biens, sa maison de Cassel furent confisqués et venus, ses revenus supprimés. M. de Magnac se fixa dans son pays natal, à Exideuil en Périgord, où il mourut tristement le 20 août 1793, à l’âge de 67 ans. Le château fut agrandi et embelli par le général Vandamme ; on prétend qu’il voulut donner à la nouvelle construction la forme d’une frégate de l’époque Empire. Le beau parc anglais exuste encore en partie, on peut se faire une idée de ce grand parc en remarquant l’immense mur qui entoure les pâtures actuelles qui formaient autrefois le parc. Le château, possédé par différents acquéreurs, a vu disparaitre à peu près toutes les statues en marbre qui se trouvaient dans son parc. Nous n’ignorons pas la grand préoccupation des propriétaires actuels est de rendre ce beau domaine toute sa splendeur napoléonienne. L’intérieur du château est de style Empire ; les motifs, qui ornent les salons, sont variés et très beaux, les tons sont harmonieux et dans le goût de l’époque, blanc sur jaune clair, sur ton rose clair, sur bleu clair. Des colonnes de marbres rares, des châpiteaux travaillés avec art, un beau mobilier Empire en meuble toutes les salles, des pièces curieuses et importantes y sont déjà réunis ; le bureau de travail du général Vandamme et une partie de sa correspondance, le portrait du comte Diomède, son fils et unique héritier du nom, mort en bas âge, des porcelaines, des objets en bronze, etc. M. et Mme Félix Bollaert tâchent de restaurer complètement la demeure du comte d’Unsenbourg et de lui rendre son caractère familial de l’époque. M. et Mme Bollaert ont sauvé le château de la ruine et d’une destruction certaine. C’est un des rares monuments Empire existant dans le Nord de la France.
Daniel Tack, Mont Cassel historique, archéologique, pittoresque, 1922, pp. 71-72.
Le général Vandamme fit l’acquisition de cette demeure le 13 pluviôse an II (1er février 1794). En 1810 il fait rajouter un étage comportant des fenêtres en forme de hublots et des extrémités arrondies qui lui donnent l’aspect d’un navire. Côté sud, une colonnade est surmontée d’un fronton orné de l’aigle impérial.
Une association – Le cercle impérial de Flandre – a été créée afin de sauver ce château classé monument historique depuis novembre 1980.
Armbouts-Cappel – L’ancienne église saint-Martin

L’ancienne église d’Armbouts-Cappel dédié à saint Martin, aujourd’hui disparue, fut détruite par les allemands le 15 septembre 1944 après avoir subi de graves dégâts en 1940.
Elle était caractéristique des églises flamandes à trois nefs du début du XVIIe siècle. Reconstruite en mai 1610 grâce à une taxe prise sur chaque tonneau de bière vendu, l’église a cependant conservé à la croisée du transept une tour carré romane du XIIe siècle soutenue par des contreforts et ornée de colonnettes sur ses façades. Cette tour, fragilisée par le temps, sera restaurée quelques années plus tard en 1699.
En décembre 1793, durant la Révolution, l’église fut fermée et servit de lieu de réunion ; ses biens et ses objets du culte confisqués. Il faut attendre l’année 1802 pour voir le culte catholique rétabli en son sein..
En 1876 , l’église fut agrandie de deux travées et demie en raison de l’accroissement du nombre des fidèles. Le docteur François Hilst, maire de la commune entre 1831 et 1879, fit un don de 3.000 francs pour contribuer à l’agrandissement de l’église qui coûta au final 12.000 francs. Cette dernière mesurait dorénavant 18.25 mètres de long et 13,10 mètres de large. En juillet 1888, le cœur est agrandi par le percement et l’ouverture de la tour du côté l’église ; le maitre-autel, datant du XVIIIe siècle, fut reculé et érigé sous le clocher même de la tour.
A l’intérieur, la chaire et les confessionnaux dataient de 1750 et étaient les œuvres de Daniel de Precht, charpentier et sculpteur demeurant au hameau du Grand-Millebrugghe.
A l’extérieur, un cimetière entourait l’église et juste devant, se dressait le monument aux morts de la Grande Guerre sur lequel était gravé les 36 noms des soldats d’Armbouts-Cappel tombés au combat.
Sources :
- Bonduelle Jean, Les cahiers d’Armbouts-Cappel, T. I, Annales, Foyer culturel de l’Houtland, 1999, 245 pages.
- de Coussemaker Ignace, « Réparation des églises de la Flandre maritime après les troubles religieux du 16e siècle », dans Annales du Comité Flamand de France, T.17, 1888, pp. 387-457.
- Rajon L., « Armbouts-Cappel – Coin de Flandre », dans Le Beffroi de Flandre, n°22, avril 1922, pp. 20-24.
